Productions de l'atelier "Brocante" 2

Fatima et la petite théière rouge

Fatima choisit la petite théière rouge d’un air gourmand, les yeux brillants

Thé d’hiver et thé d’été

Ce sont les taches noires de la théière qui m’ont rappelé des souvenirs, d’abord, il y a la matière, ce métal émaillé, avec le temps, la chaleur, l’émail sauté !

C’est un souvenir des journées d’hiver de mon enfance : il fait froid, très froid, on rentre de l’école, on a cette théière sur le feu traditionnel, le majmar, et quand on rentre dans la pièce, c’est cela qu’on voit d’abord!

On doit  se laver les mains, s’asseoir là autour du feu, la maman ou la grande sœur nous sert un bon thé bien chaud, avec du bon pain, du pain plat et rond, qu’on chauffe, avec un peu d’huile d’olive…

Le pain chauffé, le thé, on les sent déjà de l’extérieur, en arrivant.

L’été, c’est autre chose, j’ai le souvenir des abeilles qui tournent sans arrêt autour de la théière, dehors ! L’odeur du miel et le sucre du thé les attirent.

Maintenant, on a beaucoup de choses et de choix dans les saveurs, les boissons. Avec tous ces nouveaux goûts, on apprécie moins les saveurs d’autrefois.

Enfant on n’avait que ça et c’était un plaisir plus fort que ça et c'était un plaisir plus fort que tout.
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        L'aquarium de G.

G. attrape un aquarium rempli de coquillages, d’étoiles de mer, et de petits galets.

G. a douze ans

J’ai choisi ce bocal parce que j’adore l’eau !

Je fais de la natation synchronisée, avec l’équipe d’Amiens, on a fait dernièrement le concours régional !

J’aime l’eau, mon corps dans l’eau, nager !

Je vais à la mer, des fois, à Cayeux, au Tréport, dans ces plages-là. 

Et toujours je cherche des coquillages et des étoiles de mer !

Alors tu es une naïade !

Les naïades,  pour les anciennes croyances étaient les filles de Zeus, elles habitaient les rivières et les fontaines, qu’elles protégeaient !

Tu es aussi une danseuse aquatique, tu es une naïade !

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E. et le vieil album de cartes postales

 E. est penchée dans l’album ancien de cartes postales, elle appelle sa petite fille A.

Mon grand-père en avait un, tout pareil !

Pendant la guerre il était allé en Allemagne et il avait rapporté des cartes. À ce moment-là, nous faisions partie de l’Union Soviétique, tous les hommes devaient partir à la guerre.

Là-bas, il a rencontré ma grand-mère, qui, elle, était ukrainienne. Après la guerre ils sont rentrés ensemble en Arménie et ils se sont mariés, finalement ça a donné moi !

Mes parents sont encore en Arménie, on y est allé il y a trois ans, et on les voit sur skype, mais pour ma fille c’est difficile. Là-bas on a un grenier, on a tout laissé dedans.

Le grand père de mon mari était aussi en Allemagne pendant la guerre, jeune prisonnier de dix sept ans, il a été blessé et laissé pour mort, jeté dans une fosse avec les morts, mais un gradé a vu qu’il ouvrait les yeux, alors il l’a fait sortir du trou et il a été sauvé.

Mais quand il est rentré, les Russes ont considéré que s’il n’avait pas péri, c’était qu’il avait trahi, et il est resté en prison jusqu’à 30 ans, ça l’a brisé et il est resté solitaire.