textes de la Brocante suite 3
le nounours de W.
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Le fer à repasser de R.
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P. et la lecture
J’ai le même, le même vraiment, un peu décousu
de partout, il lui manque un œil…
Il faut dire que je lui en ai fait
voir quand j’étais petit !
J’avais lui et pas trop d’autres jouets.
J’aimais bien mon nounours, il est encore près
de moi, dans le tiroir de ma table de nuit.
Ça me rappelle plein de choses…
Quand j’avais peur, le soir dans le noir, il
était là, on se réconfortait tous les deux sous la couverture.
Ma mère m’a raconté comment lui et moi, on
s’est rencontré. J’étais tout petit, dans ma poussette, et je l’ai vu dans une
vitrine, il paraît que j’ ai tendu les bras vers lui. Ma mère m’a
dit « Il était fait pour toi », il m’attendait, on s’attendait.
Moi aussi, j’ai offert des nounours à mes
enfants.
Mais par contre, j’avais peur de la voix du
nounours de Nicolas et Pimprenelle !
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Le fer à repasser de R.
D’un
geste sûr, R. saisit le fer à repasser d’autrefois, elle repasse un linge
du temps passé dans l’espace, devant elle, d’un air rêveur.
Chez ma mère nourricière, il y avait le
même ! Et moi, je repassais tout le temps.
J’avais neuf ans quand elle m’a mise au
repassage, attention de ne pas brûler le linge ! Ça et cirer les meubles,
tous les dimanche-matins, allez, il fallait cirer les meubles, ça sentait bon
et j’aimais cette odeur !
Mais mon truc à moi, c’était le repassage, j’ai
toujours aimé ça et encore maintenant je repasse pour les gens.
Il fallait faire attention de ne pas se brûler,
ça m’arrivait! Le fer, on devait le chauffer sur le poêle à charbon, (il
marchait aussi au bois), pendant que je repassais avec un fer, l’autre
chauffait !
Pour l’eau, il fallait aller dans la cour, par
tous les temps, pour tirer un seau d’eau au puits, on remontait le seau à la
manivelle.
C’était un autre temps, le bon temps, mon
enfance chez ma mère nourricière, à qui on m’a enlevée quand j’avais treize ou
quatorze ans. Je garde un bon souvenir de ce temps-là !
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P. et la lecture
Moi, je suis née en 1976.
Ma mère avait acheté un
livre pour nous apprendre les mots.
Dans le livre, je me rappelle bien, il y avait
des mots comme : « Papa est au jardin avec sa pipe » et
aussi « Aline a une tulipe rouge ». Il y avait des trous dans le
texte et
il fallait retrouver les mots qui manquaient. C’est une bonne méthode, ça,
pour apprendre à
lire, je ne sais plus le titre du livre, mais l’image de la couverture, c’est
une fille aux cheveux blonds et frisés. Je le cherche toujours dans les rèderies.
Dedans il y avait aussi un
garçon, René « René joue au Mikado », avec le dessin
d’une grue.
Ça me touche beaucoup ici,
parce que je vois des choses que je cherche
pour apprendre.
Quand j’étais petite, à
l’école, je n’y arrivais pas, alors la maîtresse me disait :
« Tiens, prends
ce livre et lis » et elle s’occupait des autres. Mais moi, je ne pouvais
pas toute seule, alors je suis allée dans une école pour handicapés.
Ma mère m’a raconté pour elle, elle
portait des shorts et des sabots, à l’école elle n’y allait pas le jeudi mais
elle devait aller travailler aux champs.
Avec une pièce d’un sou,
maman m’a montré comment faire avec une ficelle attachée au sou, j’allais
téléphoner à la cabine, après avoir composé le numéro, et vite,
il fallait tirer d’un seul coup pour
récupérer la pièce ! Et pour la télévision, pareil, on démontait l’arrière
de la télé pour récupérer l’argent !
P. décide de se faire photographier avec
un livre de lecture.
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L'aquarium de F.
Ça me fait penser à ma mère, j'allais à la plage avec ma mère. Elle n'est plus là mais j'aurai
voulu lui souhaiter un bonne fête des mères…
À la plage je m'amusais avec ma sœur, on cherchait des
coquillages, on faisait des châteaux de sable et on ramassait des cailloux
précieux.
Si on met un coquillage à l'oreille, on entend la mer !
L'aquarium, c'est pour mettre un poisson, on y met aussi des
décorations, des herbes, pour qu'ils ne s'ennuient pas. Mais c'est faux tout
ça, les poissons tournent en rond, ils ne pensent pas, les décorations, ils
s'en moquent !
Les galets de l'aquarium, ça me rappelle les voyages scolaires
de l'école maternelle où j'allais quand j'étais petite. Sur la photo souvenir,
j'étais à côté de Marion, ma copine, j'étais tout le temps avec elle. À St
Quentin, à l'école Monplaisir, c'était un naufrage pour moi, je m'accrochais
pourtant, comme à une bouée de sauvetage, mais les difficultés étaient trop
grandes pour moi. Surtout en maths, je me noyais, je ne comprenais pas, sauf en
géométrie.
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