L'atelier en sous-sol

Voici le texte écrit après deux jours passés avec les enfants de Masolo, ils m'avaient surtout parlé de leur vie, des raisons qui les avaient jetés à la rue, leurs problèmes et leurs espoirs. Je n'aime pas les crocodiles, les diamants sont un enjeu économique important dans le pays et source de trafics. Pour moi c'est le symbole de tout ce qui broie le peuple. Crocodile aux dents de diamants, tu manges les petits de Kinshasa ! Eh ! Crocodile aux dents de diamants ! As-tu faim ? Courir, il faut courir, goût de sang dans la bouche, poumons asphyxiés, Kaniama kasese te, te, te ! Depuis ce matin, c’est la débandade, la folie. Ces chiens ! La chasse est ouverte, la grande chasse des enfants pour les travaux forcés. Vite mes frères, plus vite, Mariam, tu dois suivre! Nuit noire, murs noirs, chemins noirs, trouver un coin pour se cacher, se reposer même un instant, des sirènes hurlent dans la nuit, les voitures s’enfuient elles aussi

"Collection Galets" : Celui-ci m'a sauté aux yeux parmi tous ses congénères de la plage de Puys, bien doux, la forme d'un oiseau effectivement mais surtout une bosse très lisse, très blanche, qui s'arrondit au dessus du "corps"... Quelle chance, quel trésor ! Voici mon oiseau mauve, un peu chauve. Il dort la tête rentrée, tranquille...            

...Gâteaux contre guerre, fut-elle des étoiles...La première génération avait aimé les quelques films de leur époque, mais la seconde fait plus qu'aimer, les anciens films comme les nouveaux, car maintenant on a bien sûr des suites mais aussi des avants, on remonte dans le temps, c'est une saga familiale! Avec tous les produits dérivés, c'est fou, on a beaucoup d'images, de détails. Personne n'en voulait de ce scénario au tout début, ces producteurs frileux et goguenards ont bien dû s'en mordre les doigts et même les mains! Et maintenant si on doit livrer un gâteau il ne s'agit pas de bricoler un vaisseau d'un autre univers, un vaisseau qui s'affaisse, qui ne puisse filer dans le vaste univers, impossible de berner nos chers petits, ils sont spécialistes! Chez moi on y est tous passés, et c'est tout naturellement qu'à la question "Que veux-tu comme gâteau d'anniversaire?" il me fut répondu ce vous devinez...La fabrication fu

Encore un galet ! Ce soir la lune était entière, lumineuse et surtout très grosse, j'ai supposé qu'elle était plus proche de la terre en ce moment. J'étais avec un petit gars de sept ans et ensemble nous l'avons admiré. Nous pouvions voir nettement ce visage qu'on lui prête, elle nous souriait, nous sommes restés longtemps à la regarder monter dans le ciel. Elle voyage vite, nous aussi, ce qui avait fait dire à un autre petit garçon il y a longtemps, après une discussion sur le thème : "En réalité, nous sommes sur le plus gros, le plus rapide et le plus beau vaisseau spatial qui existe! ". Il ne croyait pas si bien dire...Mais que va devenir ce vaisseau si les hommes invités à bord n'arrêtent pas de l'abimer? En arrivant à la maison, le petit a recherché ce galet, il lui évoquait cette belle lune de ce soir. Je l'avais trouvé à Dieppe, doux et rond dans la main, uni, mais avec une partie marron claire placée sur le haut et ces traits ond

J'aurai dû entreprendre mon récit par le début de mon voyage, car c'est en allant chercher mon visa à l'ambassade de la République du Congo que le voyage a vraiment commencé. On m'avait dit d'y aller très tôt le matin, j'y étais à huit heures, on m'avait dit qu'il fallait que je m'attende à...attendre. Effectivement une foule compacte se tenait devant la grande porte d'entrée. Des gens de toutes sortes, des congolais bien sûr de tout âge, des hommes d'affaires, des femmes avec plein de paquets, en robe du pays, certaines avec des enfants, d'autres en tailleur strict, chacun avait l'air nerveux, bien sûr ils savaient comment ça se passait, moi j'ai vite compris, on a eu des tickets, et on a fait la queue, longtemps, longtemps, puis peu à peu on a pu avancer. Dans la queue plusieurs langues se parlaient, français, anglais, allemand, néerlandais, même du chinois, (j'ai compris pourquoi là-bas sur place) et bien sûr le sonore et

Je suis partie un jour pour Kinshasa en République Démocratique du Congo. J'étais attendue à Masolo, qui est une association qui reçoit des enfants des rues pendant la journée ou la demie-journée, en leur offrant des activités artistiques : Musique dans une fanfare qui commence à être célèbre là-bas, art de la marionnette, ferronnerie d'art avec production de statuettes en fer soudé, tableaux de sable coloré, couture, et bien sûr apprentissages scolaires avec un enseignant. C'est à la demande de l'Association Cardan que j'allais y organiser la manifestation "Leitura Furiosa" sur le modèle de la manifestation annuelle d'Amiens, fête qui, pendant trois jours, réunit des personnes en grande difficulté de lecture et des auteurs. Cette rencontre doit être immortalisée par un texte écrit par l'auteur dans la soirée du premier jour, puis lu ou joué sur la scène du grand théâtre de la Maison de la Culture d'Amiens. J'avais pour mission de ve

C'est un texte un peu ancien. C'était mes débuts bagarreurs avec un ordinateur... J'ai rencontré plusieurs petites dames comme Fatima au Maghreb, et quelques picardes aussi! Ce texte a été travaillé dans l'atelier d'écriture de Dominique Zay, qui nous avait distribué des cartes postales différentes pour chacun, avec mission de raconter une histoire. Fatima trottine et sa pe nsée en fait autant! Je me suis bien amusée en l'écrivant Fatima se dépêche, elle marche le plus vite possible, il n’y a presque pas de voitures dans la rue à cette heure si matinale. Elle fuit, il s’agit  de mettre sa précieuse machine à l’abri! Et que sa fille ne lui dise pas encore que c’est une antiquité ! La  machine de  sa mère ! Monsieur  a eu le culot de lui demander pour sa putain …Une traînée celle-là! Monsieur voudrait  une deuxième femme! Ce n’est sûrement pas elle, Fatima, la mère de sa fille, qui va offrir le cadeau de bienvenue à l’autre ! Monsieur

Les galets de la côte picarde sont ceux de mes premières colonies de vacances à Cayeux, j'y fis mes premières armes de la vie en collectivité, et c'était une colo digne de Pierre Perret : chaque matin nous trouvions deux pommes de terre à côté de notre bol, et il fallait les éplucher avec le mauvais couteau qui ne coupait pas grand-chose...La sieste était obligatoire et si comme pour moi c'était impossible de rester tranquille sur le lit, la punition tombait: rester à genoux au pied du lit jusqu'à la fin de la sieste, (aucun lien avec la religion). Jouer et courir sur les galets, de nuit même, une fois par séjour,  mais du plaisir quand même et de bons souvenirs! Alors les galets... Quand on s'ennuie un peu sur une plage de galets, et bien, ils sont là pour nous distraire, et si on commence à chercher des visages, des taches évocatrices début d'un dessin, des têtes ou des corps d'animaux, des planètes rondes, des coeurs ... on est servi, et parfois l'